Bonjour à tous,
Selon les Nations Unies, « Les changements climatiques comportent des risques pour l’humanité toute entière. Pour les femmes et les jeunes filles en particulier, qui consacrent un temps inquantifiable à la recherche de nourriture, de combustibles et d’eau, ou encore luttent pour vivre de leurs cultures, les répercussions potentielles ont encore davantage de retentissement. […] Les femmes et les filles sont cependant des actrices et des agentes clés du changement. Elles jouent un rôle crucial, souvent ignoré, dans l’action en faveur de la lutte contre le changement climatique et de la gestion des ressources naturelles. »
Cette semaine, nous allons discuter des aspects sexospécifiques des changements climatiques.
- En tant que radiodiffuseuse/radiodiffuseur, que vous disent agricultrices sur la façon dont les changements climatiques affectent leurs pratiques agricoles? Donnez-nous des exemples concrets de votre communauté.
*Les femmes ont souvent des connaissances et une expertise solides, qui peuvent être utilisé dans l’atténuation des changements climatiques, la prévention des catastrophes et des stratégies d’adaptation … quelles exemples pouvez-vous citer de votre communauté?
Pour nous aider dans notre réflexion, nous proposons un rapport très intéressant par la fondation Gaia appelé « Célébration des femmes rurales africaines : les gardiennes des semences, des aliments et du savoir traditionnels pour la résilience aux changements climatiques (en anglais)».
Le rapport donne « un aperçu de la complexité des connaissances agricoles des femmes, et leur compréhension des besoins nutritionnels et culturels de leurs familles et leurs communautés, qui sont au cœur de la souveraineté alimentaire.
Le rapport loue le rôle essentiel que jouent les femmes rurales africaines dans la sélection, la reproduction et l’augmentation de la diversité de leurs semences. Kagole Margret Byarufu, d’Hoima, en Ouganda, explique : « En nous instruisant auprès des anciens, nous redécouvrons des choses intéressantes telles qu’une sorte de citrouille qui est aussi grosse qu’une pastèque, mais qui est blanche à l’intérieur. Elle pousse bien en période sèche, est facile à cuisine, et vous pouvez nourrir les vaches avec les pelures. Nous réapprenons également à mélanger plusieurs semences différentes pendant la plantation. Dans le temps, les anciens mélangeaient les graines de mil et de haricot velu, les graines de courge-bouteille et de ricin, car chacune de ces graines joue un rôle différent. Les différentes cultures utilisent différents nutriments qu’elles tirent du sol. Par conséquent, elles s’entraident, et ce, quel que soit le temps qu’il fait, quelque chose va pousser. »
Le rapport met en évidence les voix de femmes, originaires d’Éthiopie, du Kenya, d’Afrique du Sud, de l’Ouganda et du Bénin, qui sont très actives au sein de leurs collectivités locales, et qui rétablissent la diversité des semences et reprennent leur rôle de leadership.
En tant que gardiennes du savoir encyclopédique agricole, elles souffrent de façon disproportionnée de l’expansion du modèle industriel agricole, mais elles dirigent tout de même un mouvement de riposte pour être sûres que l’avenir alimentaire de l’Afrique sera assuré par diverses sources, permettant ainsi de rafraîchir la planète et combattre les changements climatiques.
Très bonne semaine de discussion à tous.
Inoussa.